Le Merle
Maître de chant
Le merle noir nous est familier par sa manie caractéristique de gratter le sol, les feuilles mortes, pour trouver de quoi se nourrir. Il fait toujours beaucoup de bruit. Souvent, quand on ne le voit pas, il peut faire croire, par son remue-ménage, à un gros animal qui se déplace sur le tapis des feuilles mortes ou dans les fourrés.
Le chant du merle a la réputation d'être l'un des plus beaux chants d'oiseaux d'Europe. Il se distingue par sa grande faculté d'improvisation, sa large gamme de mélodies et son vaste répertoire. Grand imitateur, il est capable de reproduire les sons d'autres oiseaux, d'êtres humains, d'autres animaux (comme les chats par ex).
Le merle noir est généralement fidèle à vie, la femelle donne naissance à 2 couvées et parfois plus en une seule saison de nidification.
Applications chamaniques celtiques de jadis
Pour les Celtes, le merle était le maître de chant, celui qui pouvait les initier au chant et à la musique. Il était sans aucun doute l'animal le plus important pour les bardes : ils entretenaient une relation quotidienne avec l'esprit du merle qui les initiait aux chants, aux poèmes et à la musique et les inspirait. Les chanteurs et musiciens du peuple recherchaient également l'inspiration de l'esprit du merle pour composer des mélodies et des rythmes nouveaux, qui allaient animer les soirées et les fêtes. L'esprit du merle était souvent invoqué pour inspirer les chants et les musiques sacrées qui accompagnaient certains rituels et cérémonies et qui étaient principalement improvisés sur le moment.
Dans les huttes à sudation, précurseurs de nos saunas actuels et qui nous viennent de nos ancêtres celtiques du Nord, l'esprit du merle était invité en début de cérémonie pour accompagner et animer les chants sacrés durant tout le travail dans la hutte. La plupart des chants chamaniques de l'époque étaient des chants improvisés avec le soutien de l'esprit du merle. Les deux techniques de chants les plus répandues, les plus utilisées étaient le chant du Nord (qui doit son nom à son origine) et le chant du flux. Souvent pour entamer une soirée dans un bon état d'esprit, pour favoriser la détente et l'harmonie, les Celtes lançaient le chant du Nord. Celui-ci pouvait alors durer des heures avant de s'éteindre naturellement, de lui-même.
Dans sa pratique chamanique personnelle, chacun avait ses propres chants de pouvoir qu'il chantait lorsque la situation était propice, et là aussi, l'esprit du merle était invoqué pour guider les chants. Certains chamans guérisseurs soignaient uniquement avec le chant ou les sons, et dans ces cas-là aussi, c'est l'esprit du merle qui agissait à travers le guérisseur.
Applications chamaniques celtiques de nos jours
Aujourd'hui encore, un praticien chamanique celtique peut faire appel à l'esprit du merle pour demander l'inspiration de chants sacrés ou de chants de pouvoir personnel. L'esprit du merle demeure un guide incomparable de la pratique collective du chant lors de cérémonies, rituels et huttes à sudation.
Les chanteurs et compositeurs de nos jours pourraient tout naturellement se faire suivre par l'esprit du merle pour constater la différence avec et sans son aide. Car les possibilités sont multiples !
Chanter est salutaire, exprimer sa propre voix par le chant pour participer à son éveil spirituel et à la libération des émotions fortes, difficiles, négatives… grâce au sentiment d'harmonie, de plénitude que procure le chant.